2 février 2010
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22:44
Une petite chambre, un petit lit
cadre absurde ou nos deux univers se deploient ce soir, tendus sur un drap de tenebre.
Nos corps sont loin, separes par le froid - tu reves d'Afrique Noire- je reve de tous les corps cristallises dans le tien, je ferme les yeux; comme j'aimerais etre avec celles que j'aime.
Tu veux voir le present, tu es sure de toi, mais je sais aussi ce qui t'attire en moi, le vieux parfum de tenebres ou les coquillages epars de mes reves morts, grandes plages balayees par le vide.
Assailli, je devrais abdiquer un electrochoc sec de cette liberte, transmettre la tristesse et detacher cet instant du cadre de ta vie - tu pourras t'en vanter ou t'en emerveiller, apres tout seul le hasard a decide, derriere toi, sournois.
Au loin, derriere la neige, j'entrapercois ta vraie vie, fragile et lumineuse, qui n'est pas pour moi ce soir, elle luit contre la lampe orangee, etrangement sincere et douce, par respect pour elle j'eteins la bougie et nous dormirons tranquillement, egares mais libres, si loin de tout au milieu de nos reves, que meme la lune viendra eclairer sans doute, a la racine de ta gorge.