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10 avril 2007 2 10 /04 /avril /2007 19:15
Concept-fuseaux.JPG

Des mots qui s'entrecroisent. Des fusées disparates. Destins croisés.
Mes trois amis ne me laissaient pas en paix, car ils voulaient rencontrer mes trois amies. Subtilement, on me faisait remarquer que ce n'était rien que très banal, cette histoire d'amis qui rencontre des amies. Peut-être. Mais cela n'intéressait pas mes trois amis, qui voulaient malgré tout rencontrer mes trois amies.

Je me demande bien pourquoi. Il se trouvait qu'un ami connaissait déjà une amie. Ce qu'ils avaient pu se raconter, ce en quoi cela se reliait à ma propre histoire, tout se brouille dans les vapeurs de quelques champignons maléfiques de la forêt de l'anarchie contemplative des cages d'ascenseur transformées en repaires discrets de révolutionnaires indécis. Mais j'espère qu'ils s'étaient bien entendus, à un moment au moins, et ce qui en est résulté, je ne peux le savoir. Souvent, je pense à eux.

Un autre ami ne connaissait pas une autre amie, mais il ne voulait pas la rencontrer, car il avait peur d'éprouver un sentiment encore méconnu chez nous, mais qui existait néanmoins, et qui se renforçait à chaque fois qu'on allait à la piscine, la Litost. Que veut dire Litost? Demandez un peu à Milan Kundera. Je comprends que c'est un sentiment de supériorité inférieure, à peu près. Mais l'autre amie était loin, de toute manière, car elle s'était éloignée. Elle vivait sa vie, et tout le monde avait un peu de sympathie pour elle, car elle était très aimable.

Un troisième ami s'étonnait qu'une troisième amie soit double, il se disait que lui même était sous le signe de deux personnes, mais il ne savait pas que cela pouvait s'incarner aussi différemment. Comme il me connaissait bien, cela le faisait rire, ces histoires débiles. Et une autre amie était très différente, elle était les deux aspects de la vie en même temps, et elle connaissait un peu un deuxième ami, parce qu'il y avait plus de chances qu'ils se connaissent, vu qu'ils venaient à peu près du même endroit.

Les conversations allaient donc bon train, et tous les amis avaient à peu près oublié ma présence, c'était agréable de les voir s'amuser entre eux, vivre tranquillement chacun dans un monde qui parfois cohabitait avec le mien et avec celui des autres, et les lignes s'entrecroisent, et les couleurs se mêlent, et l'oubli parfois menaçait, mais l'oubli gagnera toujours un jour ou l'autre. Pourtant, il était combattu, au nom de quelque chose que tout le monde connaît, mais qui ne se laisse pas décrire si facilement. Pourquoi l'oubli m'ignore, pourquoi vivre toujours avec le passé? Parfois, c'est bien. Parfois, ça fait mal.

Et pourquoi conclure? La vie bat son plein, chacun dans son côté, sur son bout de planète, peut être un jour réunis, peut être pas. Qui sait.
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