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7 novembre 2007 3 07 /11 /novembre /2007 22:50
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Au bord du monde, arc-bouté —
contemplant les forces du monde qui s'entrechoquent dans un grand tumulte,
Je me délasse du jour, et j'expose mon corps à la chaleur douce; le jour tombe, et -peut-être- il engloutira le tumulte avec lui?
Sous mes yeux les frontières se meuvent lentement, du fracas des continents jaillit plus de poussière que tout mon corps n'en pourra cracher, à ma mort.
Laissé de côté, je me sens bien, je peux voir.

Je commence à mieux comprendre les images; pour cela j'ai dû remonter la problématique d'un cran: jusqu'ici, une image était pour moi un tout. Un film, par exemple, était composé d'images. Mais je vois clairement que la forme, quelle qu'elle soit, dans laquelle on enchâsse le support d'une idée (mot, image, plus généralement symbole) lui donne en partie sa légitimité.

Les êtres existent. Cette existence attire à elle les idées. De la qualité d'existence dépend celle des idées. Mais les idées, seules, ne sont pas rien. Seulement, sans cadre, elles n'ont pas de force (cela aut aussi pour les images - je suppose alors qu'idée signifie "émanation de la compréhension".

Les êtres possèdent une étendue, contenue dans la limite de ce qu'ils connaissent, et aussi de ce qu'ils peuvent envisager à partir de cette connaissance. D'où mémoire, associations, imagination, ouverture au monde, qualité des idées enseignées comme exemple de limites.

L'étendue de l'être — si grande soit elle — est sans cesse remplie, avec pour particularité de pouvoir l'être sur plusieurs modes: essence (fixe, image) et extension (mouvement, ouvert sur l'extérieur). La versatilité de l'un à l'autre, surprenante, définit les zones de tension;

L'être a pour propriété de ne pas être lié à un seul individu, qui le ferait vivre, mais d'être, au moment de son existence, identique chez tous ceux qui le partagent. Malgré tout, l'individu concerné provoque des frictions avec l'être "théorique" qui l'habitent: des variations en découlent.

Il est possible de nier l'être, auquel cas celui qui le nie le fait disparaître de soi, et se ferme à son propre monde.

Ainsi songeait (ou plutôt, aurait pu songer, car les films de son temps n'étaient pas encore très répandus) Louis II, le roi fou de Bavière, du haut de son château solitaire, en compagnie de ses meubles dégénérés, penché à la fenêtre qui surplombe le vide.


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